21 juin 2006

CALGARY OLYMPIC OVAL FINALE 2006 – COMPTE-RENDU DE MICKEY KUPCHYK

Plus de 300 patineurs provenant de plus de 10 pays ont pris part à cet événement à Calgary du 21 au 25 mars. Mickey Kupchyk du club de patinage de vitesse de Régina en Saskatchewan fut parmi les patineurs maîtres participant et il nous fait part de son histoire incroyable et amusante.

Félicitations à Mickey qui a réussi un nouveau record canadien chez les hommes Maître 3 (50-59 ans) pour le 1500m en style olympique avec un temps de 2 :12,86.

Tous les résultats sont disponibles en ligne à http://www.oval.ucalgary.ca/Long_Track.asp


Jour 1 L’entraînement
Je suis arrivé à Calgary lundi le 20 mars pour participer à l’ING Olympic Finale 2006. Durant toute la fin de semaine, plus de 300 patineurs provenant de 10 pays différents participeront à cet événement. De l’aéroport, je me rends rapidement à l’anneau de glace qui est situé sur le campus de l’Université de Calgary. En entrant dans le hall d’entrée de l’anneau, je ne me sens aucunement intimidé puisque j’avais patiné quatre semaines auparavant sur une glace intérieure à Milwaukee. Cette assurance est disparue bien rapidement.
Les patineurs des équipes olympiques canadienne, américaine, chinoise et japonaise sont sur la glace pour un entraînement. Des noms comme Dankers, Klassen, Wotherspoon, Morrison, Groves, et Remple patinent en train. Je m’assois durant une heure dans les gradins, hypnotisé par ces athlètes d’élite. Jusqu'à ce vous le voyiez en personne, vous ne pouvez vous imaginer la vitesse de ces patineurs. Qu’est-ce je fais ici ?
À 18:00, je suis de retour pour une pratique avec le Groupe C. Les patineurs de l’équipe olympique font parties du groupe A, les patineurs de l’équipe de développement dans le groupe B et le groupe C regroupe tous les autres patineurs. Je me trouve une place pour m’asseoir près de quelques patineurs maîtres ; mon slogan est la sécurité par le groupe. La glace est d’une couleur laiteuse et ressemble presque à du plastique. Plus tard, on m’a expliqué qu’on ajoutait quelque chose à l’eau, qui fait remonter l’oxygène à la surface ce qui rend la glace plus rapide. En tout cas, cette façon de faire fonctionne car la glace est très rapide.
Deux heures plus tard, je retourne sur les bancs et je rencontre Cor Zwaal, un néerlandais de 60 ans. Il patinera vendredi et samedi (500m et 1000m), et sera aussi l’entraîneur durant le reste de la semaine. Il me demande d’où je viens et avec qui je suis venu. Quand je lui dis que je viens de Régina et que je suis venu seul, il s’offre d’être mon entraîneur pour la semaine. Super, quelqu’un pour me donner mes temps au tour !
Pour l’entraîneur de l’équipe nationale néerlandaise, entraîner voulait dire bien plus que de crier les temps de mes tours !

Jour 2- L’entraîneur
7:00 je me rends à l’anneau pour un entraînement. A tout moment, il y au moins 75 patineurs sur la glace. Les « skins suits » de Team Canada et Team USA brillent au passage des patineurs. OK, maintenant, je commence vraiment à être nerveux et ce n’est qu’un entraînement. C’est comme pour nager, à un point on doit se jeter à l’eau.
J’embarque sur la glace avec mon habit noir et vert de Régina et je commence à prendre de la vitesse dans le couloir de réchauffement. Je me glisse derrière une femme de la Chine qui patine à un rythme confortable. Regarde Maman, je patine. Soudainement, elle accélère et passe de 20 à 45 à km/h en 10 coups de patin. C’est une bonne chose qu’il n’y ait pas de mouche à l’anneau car je les auraient toutes avalées tant j’étais étonné.
C’est le temps pour moi d’essayer quelques accélérations. Juste au moment où j’atteins une grande vitesse, Arne Dankers me dépasse par la droite à une telle vitesse que j’ai l’impression de ne plus avancer. Le peu de confiance que j’avais a maintenant complètement disparu avec le courant d’air laissé par lui.
Assis sur le banc, je me demandais si je pourrais attraper le prochain vol de 10:00 de WestJet pour Régina lorsque Cor arrive et dit : « Alors, tu es bien réchauffé et prêt à commencer ? ».- « Oh je suis certainement prêt mais plutôt à rentrer à la maison ». « Tout ira bien » me répond-il pour me rassurer et continue « fais ton possible et amuse-toi ». Combien de fois ai-je dit la même chose à mes enfants ?
Cette semaine, je ferai les distances du programme court masculin « allround » ARS (500m, 1500, 3000 et 5000) et ce matin débute avec le 500m.
Heureusement j’ai été pairé avec un autre patineur maître de Québec Gaston Roy. Lorsque le départ est lancé, je fais mon habituel départ médiocre et accélère jusqu’au bout du premier droit. Au moment où je sors du premier virage, j’aperçois Cor sur la glace au milieu de mon corridor comme on voit aux olympiques. Il balance ses bras frénétiquement d’un côté à l’autre et crie : « bouge tes bras, pousse, pousse, POUSSE ! » Je n’en reviens pas et j’essaie de faire mon possible.
Pendant le tour de “warm down”, Cor vient me rejoindre et dit: “Ton départ n’était pas bon ainsi que ton premier virage mais tu as repris de la vitesse après et fini fort. Un bon temps, ton meilleur temps par une seconde et demi. Je n’ai pas su comment lui dire mais il m’a totalement effrayé, alors je n’ai rien dit. « J’ai aussi remarqué que tu as beaucoup joué au hockey, nous devrons travailler les départs. Tu perds trop d’énergie et tu perds de la vitesse ». Combien de fois Doug et Dave m’ont dit la même chose durant une pratique. Les vieilles habitudes sont difficiles à changer.
Cor interpelle un des patineurs de l’équipe néerlandaise et dit quelque chose en néerlandais. « Dennie va te montrer comment le faire. Tu vois, 6 à 8 petits pas rapides et par la suite on allonge avec force sur les côtés. Facile ». J’imagine, si j’avais commencé à patiner lorsque j’avais des couches comme Dennie ça serait alors plus facile.
La prochaine course n’est que dans trois heures, il est temps pour une pause salle-de-bain. Lorsque j’approche la salle-de-bain la plus proche, je m’aperçois qu’elle a été magiquement transformée en salle de contrôle anti-dopage. Nous ne sommes définitivement plus au Kansas.
Tous les athlètes sont continuellement actifs:étirements, course, vélo et sauts. J’observe deux patineurs roumains effectuant des sauts statiques une marche à la fois du bas au haut des gradins. Ensuite, ils refont tout cela mais deux marches à la fois. Maintenant, ce n’est pas croyable, ils le refont mais cette fois trois marches à la fois ! Ça a l’air que je serai le seul à boire du Pepsi dans le coin.
Cor me retrouve et me dit de me préparer pour le 3000m. Il me demande comment je patine cette distance normalement. Je lui réponds que puisque c’est une plus longue course, je préfère commencer lentement, faire de bons virages et travailler les droits. « Non, non, non, c’est pas la bonne façon. Je veux que tu partes vite, pousses fort et accélères dans le premier virage. Continue à prendre de la vitesse dans le droit et travaille fort dans le second virage. Ensuite, je veux que tu relaxes et glisses dans le droit suivant. Ensuite, travaille tous les virages et ne perd pas de la vitesse. Patine détendu et glisse dans les droits. Quel temps fais-tu ? » Je lui explique que j’ai fait 4:51 à Milwaukee lors d’un départ de groupe. « Ça veut dire 37,5 à 38 secondes au tour ». Il connaissait par cœur les temps nécessaires.
Pour le 3000m, nous faisons des départs en quartette, c’est-à-dire deux patineurs partent ensemble et lorsqu’ils ont déjà patiné un demi tour, la deuxième paire prend le départ. Cette façon de faire permet de gagner du temps.
Pour cette course, je suis pairé avec Coen VanBeek des Pays-Bas. Il est dans la trentaine et n’a pas une once de graisse sur lui. Envoyez–le en Saskatchewan et on va mettre un peu de gras sur lui. Mon départ est mieux réussi que pour le 500m. Lorsque je patine sur le droit après un tour complet, Cor tient un panneau montrant 3.3 et crie : « bien, continue comme cela ». En le dépassant, je réalise que j’ai fait 33.3 secondes au tour et je n’avais jamais fait un tour à 33. Le tour suivant: 34.2. « Bien, relaxe dans les droits ». Trois tours plus tard, mes temps ont un peu augmenté mais je maintiens le 38 sec.
Avec seulement un tour et demi à faire, le désastre arrive. Mes verres de contact s’assèchent. A la fin du droit, mes deux verres de contact s’envolent de mes yeux. Arrêter pour les chercher ne semblait pas une option, j’ai donc continué aveugle comme une taupe. À mi-chemin dans le virage, je patine sur un bloc et je commence à glisser. C’est incroyable le nombre de choses qui nous traversent l’esprit lorsqu’on glisse à reculons sur le derrière à travers deux corridors sachant que l’inévitable collision avec les matelas arrive. Comme par exemple, pourquoi est-il si difficile d’enlever le scellant argent d’une nouvelle bouteille de ketchup ou pourquoi n’ont-ils pas choisi des joueurs plus jeunes pour l’équipe de hockey olympique ?
À la fin de la course, Coen Vanbeek, vient me voir et me demande si j’allais bien et dit ensuite: « Je voulais te remercier ». Je lui demande pourquoi et il me répond : « Tu es parti si vite que j’ai essayé de te suivre le plus longtemps possible. A la fin, j’ai réussi mon meilleurs temps en retranchant 20 secondes », dit-il ravi.
Cor a bien rit lorsque je lui expliqué ce qui était arrivé. « C’était une excellente course jusqu’à ce que tu tombes, tu aurais fait 4:28 ». Mon Dieu, j’aurais battu le record canadien Maître 3 par 30 secondes !
J’avais maintenant très hâte à demain.

Jour 3 - Le record
L’entraînement semble différent aujourd’hui. Pourquoi les autres patineurs semblent-ils patiner plus lentement que hier ? Étrange.
Lorsque j’étais assis au banc à essuyer mes lames après l’entraînement, un homme distingué dans la soixantaine marche vers moi et dit : « Je patinais derrière toi dans le 3000m hier et tu as dû te lever rapidement après ta chute ». Je lui ai répondu que c’était dommage que je ne me sois relevé plus vite car j’aurais battu le record Maître 3. « Je l’ai remarqué lorsque j’ai vu ton temps » m’a-t-il répondu très sérieusement.
« Nous allons être pairé ensemble pour la course du 1500m ». Je lui ai répondu que j’avais hâte car j’avais une chance de battre le record. J’ai ensuite pris dans mon sac une feuille des records canadiens pour la lui montrer. En pointant le nom de Ronald Johnston, je lui dis de regarder comme il est incroyable car il possède la plupart des records depuis 10 ans. Premièrement, il obtient tous les records dans la catégorie Maître 3 et lorsqu’il tombe dans la catégorie Maître 4 à 60 ans il obtient aussi de nouveaux les records avec des temps encore inférieurs aux précédents records. Il me sourit et se présente : « Je m’appelle Ron Johnston ».
À ce moment, tout a semblé s’arrêter. Tout est devenu calme. Tout le monde à l’anneau s’est retourné pour me regarder. Ils voulaient tous voir qui s’était mis les pieds dans le plat.
Cette fois, j’ai mieux sauvé la situation que lors de ma chute hier. Je lui ai expliqué qu’il y avait plusieurs choses que je désirais accomplir cette semaine dont rencontrer Ronald Johnston. Ron a souri patiemment et j’ai continué de vanter ses exploits et comme il m’a motivé. Nous avons passé une demi-heure à faire connaissance. J’ai appris que Ron est un professeur en génie électrique à l’Université de Calgary et espère prendre sa retraite dans les prochains mois.
Lorsque Cor vient me rejoindre durant le réchauffement. Je lui demande si je devrais patiner le 1500m de la même façon que le 3000m. « Non, non, non, le 1500m est totalement différent du 3000m. Je veux que tu y ailles encore plus fort que hier. C’est un sprint ». Un sprint ? Ce n’est pas un sprint d’où je viens mais c’est lui l’entraîneur, donc je vais faire ce qu’il me dit. « Je veux que tu ouvres rapidement et fais des tours dans les trentes ». Je dois mal entendre. Est-ce qu’il a dit tous les tours dans les trentes, je viens de faire pour la première fois mon premier tour à 33 secondes et maintenant il veut tous les tours à trente !
Les souvenirs de cette course ne sont que flous. Je me rappelle seulement de mon premier tour à 32.3 secondes. Après je n’avais que des œillères. J’étais étourdi à cause du manque d’oxygène lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée. J’ai rejoint Cor au milieu de la piste qui arborait un immense sourire. Il a levé la main pour me donner le « high five » et a seulement dit « excellent ». C’était un record personnel de 10 secondes. Il savait que nous avions le record.
Plus tard, lorsque nous étions près des gradins, Cor a appelé une de ses bonnes amis: “Catriona vient ici je veux te présenter mon ami Mickey Kupchyk. Il vient de battre le record canadien dans la catégorie Maîtres 3 au 1500m. Je me retourne pour voir Catriona Lemay Doan marcher vers nous avec un grand sourire. Elle a serré ma main avec vigueur comme seule une fille des prairies sait le faire et m’a félicité. A ce moment, je dû corriger Cor et j’ai expliqué que je n’avais pas battu le record seul mais que nous l’avions fait.
Je lui ai dit qu’il était temps que je rencontre quelqu’un d’autre de la Saskatchewan. Elle m’a souri et dit : « Vous ne saviez pas que nous sommes tous de la Saskatchewan et ceux qui ne le sont pas, aimeraient l’être ! Lorsque nous avons posé pour la photo, elle a mis son bras autour de mes épaules comme un grande sœur.
Je m’apprêtais à partir, revivant ces moments comme si j’avais gagné la médaille d’or aux Jeux Olympiques, lorsque Cor m’arrête « je veux 3 secondes de moins demain au 1500m ». C’était le temps d’arrêter de rêvasser et commencer à me préparer mentalement à ce que je devais faire demain.

Jour 4 - Rencontre avec la star
De retour à l’entraînement à 7:00. Juste à ce moment, le soleil du matin entre par les fenêtres pour illuminer la piste. Soudainement, je la vois arriver sur la piste, notre reine canadienne du patin de vitesse, Cindy Klassen. Je m’assoie pour la regarder faire des tours sans effort perceptible pendant que son entraîneur lui crie ses temps au tour : « 32.0, 32.1, 32.0 ». C’est de la poésie à son état pur, aucun effort perdu.


Au moment où elle s’approche dans le corridor de réchauffement, je devais absolument lui demander si je pouvais prendre une photo d’elle. Elle me répond avec un grand sourire : « Si ça ne te dérange pas, pourrait-on le faire après mon entraînement ? ». Oui je crois pouvoir trouver du temps après.
Sur la glace, je commence à prendre de la vitesse. Je vois alors Cindy sur la piste effectuant encore un tour du tonnerre. Zut et puis je vais essayer de la suivre. J’ouvre la machine et je me lance à sa poursuite. En approchant la vitesse Mach 1, je commence à voir des étoiles à cause du manque d’oxygène au cerveau. Peut-être que ce n’était pas une si bonne idée après tout. Je la laisse poursuivre son entraînement en me consolant que j’aie presque réussi à la suivre durant un tour.
Une heure plus tard, je suis assis sur mes genoux pour aiguiser mes patins, lorsque j’entends une voix : « On pourrait faire cette photo maintenant. » Je lève mes yeux pour voir le visage angélique de Cindy me souriant. Que c’est approprié d’être à genoux, je n’étais pas digne d’elle. Après la photo, elle est restée quelques instants et nous avons bavardé. Je l’ai félicité pour tous ses résultats olympiques, mais elle ne voulait rien écouter de tout cela et dit humblement : « toute l’équipe a été fantastique et je suis fière d’en faire partie». L’équipe masculine de hockey olympique pourrait apprendre beaucoup d’elle. Je lui ai dit que j’avais fait des compétitions en janvier à Winnipeg et lui ai demandé si elle s’ennuyait de patiner là-bas à -28C. Elle est partie à rire, « Winnipeg oui, le froid non ». Deux jours plus tard, elle a battu un nouveau record du monde au 1000m et a reçu la bourse de $25 000.
C’est le temps de parler stratégie avec Cor. Je lui demande si on fait la même chose que hier. « Non, non, non. Aujourd’hui, je veux que tu y ailles encore plus à fond. Je veux que tu pousses, pousses, pousses jusqu'à ce que tu crois mourir. Ensuite, je veux que tu passes la ligne d’arrivée ». Qu’est-ce qu’il a dit à propos de mourir encore ?
Une ouverture rapide, un premier tour rapide, un second tour plus rapide et ensuite les jambes ne répondent plus. Le dernier tour donne l’impression de patiner dans des bancs de neige de deux pieds en Saskatchewan. Je réussi de peine et de misère à passer la ligne d’arrivée avec deux centièmes de seconde plus rapide que hier. Durant les tours de repos, Cor vient me rejoindre et dit « tu vois, tu peux aller plus vite. Tu dois augmenter ta résistance ». Non, maintenant je dois aller me coucher et mourir à quelque part.


C’est le temps maintenant pour le redoutable 5000m. Apparemment, il y a des gens aux Pays-Bas qui considèrent cette distance comme un sprint. En marchant autour de l’anneau pour repérer les bonbonnes d’oxygène, je me dis qu’ils sont définitivement fous. La seule fois où j’ai patiné un 5000m, c’était un départ de groupe pour s’amuser. Je ne connais pas la stratégie pour cette course et j’essaie donc de glaner ici et là des trucs. En gros, tout le monde semblait dire que la course ne commence pas avant le 8ième tour, on doit conserver assez d’énergie pour être capable de terminer.
Cela va me demander un effort suprême pour descendre sous les 8 minutes. En regardant les trois paires avant moi, c’est la voix de la maturité qui me parle. Dans les quarantes pour un homme de 50 ans sera suffisant aujourd’hui. Après 11 tours de suite à quarante, j’entends dans ma tête la voix de mon entraîneur de chez-moi Dave Beitel : « ça sert à rien de sauvegarder de l’énergie pour la maison, laisse tout ce tu as sur la glace ». Alors, j’essaie d’aller chercher les dernières gouttes d’énergie restantes et je mets tout le paquet pour le dernier tour. C’est fait.
“Excellent Mickey, tu as patiné des tours constants » dit Cor en souriant. « Tu as patiné un course techniquement parfaite pour le niveau d’habilité où tu es rendu ». Tout un éloge pour le maître entraîneur, mais je savais ce qui venait. « Si tu avais patiné en partant à 39, alors tu aurais pu aussi bien maintenir un 39 au lieu de 40 ». La prochaine fois mon ami.
Assis sur le banc et rangeant mes patins pour la dernière fois cette année, je vois Ron Johnston s’approcher. Il me salue chaleureusement en me donnant la main et sourit : « C’est à toi maintenant de posséder des records pour un certain temps ». Et c’est vrai, les records ne durent qu’un certain temps, ils finissent par être battus.

Épilogue
J’essaie de m’endormir sur le vol de Westjet qui me ramène à mon épouse et mes enfants à Régina. Je suis complètement épuisé mais incapable de dormir. Cette semaine fantastique tourbillonne encore dans ma tête : l’anneau, les courses, l’atmosphère et les nouveaux amis. Il y a seulement 14 mois que j’ai mis pour la première fois des patins de vitesse à l’anneau de glace extérieur, balayé par le vent à Régina. Quelle belle fin pour une première année de patin de vitesse.
Les gens sur l’avion doivent se demander à quoi pense cet homme avec ce sourire. Ils ne le sauront jamais tant qu’ils n’auront pas mis des patins de vitesse.


Texte de Mickey Kupchyk
Traduit de l’anglais par Anika Bédard

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